
RADAR LANAUDOIS
En 2022-2023, seulement 26 % des élèves de Lanaudière avaient un soutien social élevé à l’école secondaire1.

Les pourcentages marqués par un (+) sont significativement différents de ceux du reste du Québec, au seuil de 5 %. Le reste du Québec correspond au Québec moins le territoire comparé.

Les pourcentages marqués par un (+) sont significativement différents de ceux du reste du Québec, au seuil de 5 %. Le reste du Québec correspond au Québec moins le territoire comparé.
Faits saillants
Dans Lanaudière comme dans la province, la proportion d’élèves du secondaire déclarant un niveau élevé de soutien en provenance de la famille (74,9 %) demeure la plus importante de toutes les sources de soutien social. Vient en seconde place celui procuré par les amis (62,3 %) alors que celui en provenance de l’école demeure le plus faible (25,9 %).
Entre 2016-2017 et 2022-2023, à l’exception du soutien élevé provenant de l’environnement familial des garçons, les élèves du secondaire de Lanaudière, peu importe le genre, affirmaient, en proportion, avoir significativement moins de soutien élevé en provenance de leurs amis ou de leur environnement scolaire ou communautaire. En 2022-2023, il existait une différence significative entre les genres uniquement sur le plan du soutien élevé en provenance de la famille et des amis. Dans Lanaudière aussi bien qu’au Québec, chez les filles, les amis semblaient être une source plus fréquente de soutien social élevé que ce n’était le cas pour celui en provenance de la famille. Chez les garçons, c’était l’inverse. À l’échelle des territoires, seul le soutien élevé en provenance de la famille différait entre le nord et le sud de Lanaudière. La proportion d’élèves affirmant avoir un soutien élevé dans l’environnement familial était significativement plus importante chez les élèves du sud de Lanaudière. En comparaison avec l’ensemble du Québec, seul le soutien social élevé de la part des ami.es différait significativement, la proportion étant plus élevée dans Lanaudière.
Explication et analyse
Les données sur le soutien social proviennent de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire (EQSJS)2 dans laquelle plusieurs questions ont été tirées de l’enquête California Healthy Kids Survey 3,4. Cette enquête s’appuie sur un modèle théorique fondé sur les recherches dans le domaine de la résilience et du développement des jeunes5. L’environnement social dans lequel évoluent les jeunes joue un rôle important dans leur développement, car il est associé à des facteurs de protection, lesquels permettent de répondre à certains besoins psychologiques fondamentaux (p. ex. la sécurité, l’amour, le respect, l’appartenance ou le sens à sa vie). Par exemple, les jeunes bénéficiant d’un soutien social pourraient être mieux outillés pour affronter les événements stressants6. Par ailleurs, la recherche sur la résilience a démontré que les facteurs de protection présents dans un environnement donné peuvent compenser le manque de ressources dans d’autres milieux7. Certaines caractéristiques sociodémographiques et économiques sont associées au niveau de soutien social des jeunes. En effet, les élèves vivant dans une famille biparentale sont plus nombreux, en proportion, à profiter d’un soutien social élevé, tous environnements confondus. Il en va de même pour ceux dont au moins un parent a terminé des études postsecondaires. Le statut d’emploi des parents semble également être en relation avec la présence d’un soutien social élevé. Ainsi, lorsque les deux parents sont en emploi, la proportion d’élèves est plus élevée en ce qui concerne tous les types de soutien, la participation familiale et ceux et celles dont le comportement prosocial des amis est très développé.
Le soutien social se définit notamment par la présence de relations bienveillantes et d’attentes élevées de la part des parents, des amis, des enseignants ou d’autres adultes dans l’entourage des jeunes. En effet, il est reconnu que les relations familiales positives, dès l’enfance, constituent d’importants facteurs de protection dans le développement des jeunes7. En particulier, les attentes élevées des parents sont fortement associées à la réussite scolaire et personnelle8. De ce fait, les écoles doivent travailler en partenariat avec les familles afin d’assurer un soutien social complémentaire. Trois composantes semblent inciter les parents à s’impliquer activement dans la vie scolaire de leur enfant, soit la représentation que les parents ont de leur rôle, leur sentiment de compétence relativement à ce rôle et les occasions ou les invitations qu’ils reçoivent pour s’impliquer dans la vie scolaire9.
Il est connu qu’à l’adolescence, les amis constituent une source importante de soutien. Lorsque les jeunes se voient offrir l’occasion de bâtir un réseau d’amis basé sur des relations positives et inclusives, ceux-ci tendent à développer l’empathie, l’une des composantes principales de la résilience. En vieillissant, ces jeunes établiront des relations bienveillantes, créant par le fait même des communautés offrant du soutien et du support à tous ses membres.
#module_accordion_1_c_1De plus, le soutien social des enseignants joue un rôle primordial dans le succès scolaire des jeunes. La présence de relations bienveillantes constitue une des principales sources de motivation de l’apprentissage. La démonstration d’attentes élevées envers le jeune tend à lui créer un sentiment de sécurité et facilite son développement, son autonomie, son identité et la maîtrise de soi10. Cependant, pour que le personnel scolaire soit en mesure d’offrir un soutien de qualité aux élèves, il doit se sentir lui-même soutenu, que ce soit de la part de la direction, des parents ainsi que des membres de la communauté5.
Finalement, le soutien de la communauté est indispensable puisque les écoles ne peuvent combler à elles seules tous les besoins essentiels au développement des jeunes. Ce soutien doit s’accompagner de la participation active des jeunes afin que ceux-ci aient la chance de nouer des relations significatives avec d’autres adultes. En plus de développer des attitudes positives de la part de la communauté envers la jeunesse6, la participation à la vie communautaire brise l’isolement social associé à des résultats scolaires moindres et à un niveau socio-économique plus faible de même qu’à divers problèmes de santé11.
L’approche école-famille-communauté (EFC) est une approche documentée et reconnue dans la littérature scientifique qui stipule que la famille, l’école et la communauté représentent un trio essentiel à la réussite et au développement des jeunes12. Cette approche est basée sur la théorie de Bronfenbrenner qui repose sur une idée centrale, soit celle que l’individu est influencé par son environnement13. De ce fait, les partenariats EFC visent à agir sur les trois systèmes qui entourent l’élève pour créer autour de lui une communauté éducative, ce qui crée ou apporte un soutien social important. Les formes de collaborations peuvent être nombreuses et se développer selon les réalités du territoire (par exemple, les aspects démographiques, économiques et culturels). À ce sujet, le CREVALE a mené la recherche Everest afin de documenter des projets lanaudois en persévérance scolaire adoptant l’approche EFC, développés par les carrefours jeunesse-emploi de D’Autray-Joliette et de Montcalm et ayant lieu dans huit écoles et centres de formation du nord de la région.
Autres pages du CREVALE qui pourraient vous intéresser :
Autres fiches qui pourraient vous intéresser
- Les données portant sur les élèves du secondaire ayant un soutien élevé dans leur environnement proviennent de l’Institut de la statistique du Québec, Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire, 2022-2023. Rapport de l’Infocentre de santé publique du Québec. Mise à jour le 4 novembre 2024, disponibles sur SYLIA – Statistiques régionales, Centre intégré de santé et de services sociaux de Lanaudière, Direction de santé publique. https://www.cisss-lanaudiere.gouv.qc.ca/fileadmin/internet/cisss_lanaudiere/Documentation/Sylia_statistiques_regionales/Environnement_social/Soutien_soc_fam_EQSJS.xlsx
https://www.cisss-lanaudiere.gouv.qc.ca/fileadmin/internet/cisss_lanaudiere/Documentation/Sylia_statistiques_regionales/Environnement_social/Soutien_soc_amis_EQSJS.xlsx
https://www.cisss-lanaudiere.gouv.qc.ca/fileadmin/internet/cisss_lanaudiere/Documentation/Sylia_statistiques_regionales/Environnement_social/Soutien_soc_scol_EQSJS.xlsx
https://www.cisss-lanaudiere.gouv.qc.ca/fileadmin/internet/cisss_lanaudiere/Documentation/Sylia_statistiques_regionales/Environnement_social/Soutien_soc_commu_EQSJS.xlsx - Les données portant sur l’environnement social proviennent de l’Institut de la statistique du Québec, Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire, 2022-2023. Rapport de l’Infocentre de santé publique du Québec. Mise à jour en mars 2025, disponibles sur SYLIA – Statistiques régionales, Centre intégré de santé et de services sociaux de Lanaudière, Direction de santé publique. https://www.cisss-lanaudiere.gouv.qc.ca/fileadmin/internet/cisss_lanaudiere/Sante_publique/Themes_NEW/Demographie_et_population/EQSJS_2022-2023_Recueil_statistique_MAJ2025.pdf
- Austin, G., Bates, S. et Duerr, M. (2013a). Guidebook to the California Healthy Kids Survey. Part II: Survey content – Core module. 2013-2014 edition. WestEd. https://data.calschls.org/resources/chks_guidebook_2_coremodules.pdf
- Austin, G., Bates, S. et Duerr, M. (2013b). Guidebook to the California Healthy Kids Survey. Part II: Survey content – RYDM module. 2013-2014 edition. WestEd. https://data.calschls.org/resources/chks_guidebook_2_rydm.pdf
- Benard, B. (2004). Resiliency: What we have Learned. WestEd.
- CURRIE, C., et autres. (2012). Social determinants of health and well-being among young people, Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) study: international report from the 2010 (2009): 271. https://www.academia.edu/download/39900069/Social_determinants_of_health_and_well-b20151111-27604-w42wjb.pdf
- BENARD, B. (2004). Citée dans Street, M.-C. (2018), Environnement social : la famille, les amis, l’école et la communauté, dans Neill, G. (dir.), Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2016-2017. Résultats de la deuxième édition : l’adaptation sociale et la santé mentale des jeunes (tome 2, p. 31-65), Institut de la statistique du Québec. https://bdso.gouv.qc.ca/docs-ken/multimedia/PB01670FR_EQSJS_2016_2017H00F02.pdf
- Pinquart, Martin, and Markus Ebeling (2020), « Parental educational expectations and academic achievement in children and adolescents—a meta-analysis. » Educational Psychology Review 32.2: 463-480.
- Hoover-Dempsey, K. V., & Sandler, H. M. (1997). Why Do Parents Become Involved in Their Children’s Education? Review of Educational Research, 67(1), 3-42. https://doi.org/10.3102/00346543067001003
- Austin, Bates et Duerr (2013), cités dans Institut national de santé publique du Québec (2018, octobre).
- Durcan et Bell (2015), cités dans Institut national de santé publique du Québec (2018, octobre). Proportion des élèves du secondaire ayant un soutien social élevé dans leur environnement communautaire (EQSJS). Portail de l’Infocentre de santé publique du Québec. https://www.cisss-lanaudiere.gouv.qc.ca/fileadmin/internet/cisss_lanaudiere/Documentation/Sylia_statistiques_regionales/Environnement_social/Soutien_soc_commu_EQSJS.pdf
- Rousseau, Nadia, Dominic Voyer, and Gaëlle Espinosa (2024), Le bien-être et la réussite de l’élève à l’école. Presses de l’Université du Québec.
- Bronfenbrenner, U. (1979). The ecology of human development: Experiments by nature and design. Harvard University Press.