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La période particulière que nous vivons tous génère un certain niveau de stress. D’ailleurs, les experts s’entendent pour dire que c’est tout à fait normal dans la situation actuelle. Cependant, il est nécessaire d’être à l’affût des signes de stress que nous envoient notre corps et notre cerveau. Ainsi, nous pouvons mieux reconnaître cet état et agir concrètement pour le contrôler. 

Qu’en est-il pour les enfants et les ados? Comment pouvons-nous les aider à mieux gérer leur stress pendant cette période?

Sondage CROP – Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais

Sentiment dépressif, stress et anxiété : quelques notions 

Tout au long de son cheminement, un jeune peut être confronté à différents événements préoccupants touchant l’une ou l’autre des sphères de sa vie : échecs scolaires répétés, rupture amoureuse, rejet par les pairs, situation familiale difficile (précarité économique, divorce des parents, deuil, etc.). Dépendant du système de soutien d’un jeune, de sa capacité de résilience et des stratégies apprises avant ou au moment de ces événements, ces difficultés peuvent l’amener à vivre des épisodes dépressifs, de stress ou d’anxiété plus ou moins intenses. (Réunir Réussir, 2013)

Sentiment dépressif : sentiment de tristesse ou de vide et perte d’intérêt pour les activités quotidiennes

Stress : réaction physique et psychologique à une situation de danger réelle. Par exemple : être dans un bâtiment en feu ou être à risque de ne pas remettre un travail à temps. Dans ces deux cas, le stress est bénéfique, car il permet de réagir de façon efficace.

Anxiété : réaction physique et psychologique à une impression de danger, c’est-à-dire un danger qui n’est pas réel ou qui est improbable

Depuis 2010, le nombre d’élèves de Lanaudière considérés comme étant à un niveau élevé d’indice de détresse psychologique a augmenté de 9 %, pour atteindre maintenant près d’un jeune sur trois (30,6 %). 

Marquis et Bellehumeur, 2019
Marquis et Bellehumeur, 2019

Savoir repérer les signes

Le stress provient d’une réponse physique de notre cerveau. Ainsi, lorsqu’une menace est détectée, des hormones de stress sont produites afin de générer assez d’énergie pour la combattre; c’est ce phénomène qui a permis aux hommes des cavernes de survivre au temps des mammouths! Aujourd’hui, même si ces animaux ont disparu, notre cerveau perçoit encore certains événements de cette façon. 

Toutefois, chacune des situations de stress présente l’une des quatre caractéristiques suivantes (CINÉ) :

: Faible sentiment de contrôle (p. ex. ne pas avoir tous les outils technologiques en main pour participer aux enseignements à distance);

:  Imprévisibilité (p. ex. au début de la pandémie, ne pas savoir ce qui se passera avec notre fin d’année scolaire);

N : Nouveauté (p. ex. apprentissage à distance/école à la maison);

É : Personnalité ou égo menacés (p. ex. faible validation par les pairs à cause de la distanciation sociale).

Savoir reconnaître que l’une ou l’autre de ces caractéristiques est en jeu est primordial pour agir et diminuer notre niveau de stress. Imaginez alors si, comme les jeunes, vous n’aviez pas tout ce qu’il faut pour y arriver facilement. 

En effet, la différence entre l’adulte et les jeunes, c’est que le cerveau de ces derniers est encore en développement. Il se trouve que les zones en développement servent à la fois à amorcer la réponse au stress (mobilisation de l’énergie) et à réguler les émotions négatives ET le stress. 

Ceci a pour résultat de faire en sorte que, pour les jeunes :

  • La prise de conscience du danger, du risque (réponse au stress) se fait beaucoup plus lentement (ce qui explique qu’ils ont plus de comportements à risque);
  • La régulation des émotions* est aussi plus lente à se faire sentir.

*La régulation émotionnelle (ou contrôle émotionnel) est la capacité à agir sur ses propres émotions. 

Il devient donc important d’être à l’affût de tout changement dans le comportement des jeunes qui nous entourent. Voici quelques signes pouvant nous indiquer qu’un jeune vit du stress face à la situation actuelle :

  • Le souffle est plus court – l’enfant parle rapidement, semble à bout de souffle;
  • Il se plaint de maux de ventre – en période de stress, la digestion est plus lente;
  • Son sommeil est perturbé – on observe de la fatigue inhabituelle chez l’enfant pendant la journée;
  • La concentration est difficile – son attention semble moins grande;
  • Il souffre d’hypervigilance – il sursaute pour un rien;
  • Il est plus émotif – il pleure, fait de vives crises de colère spontanées;
  • Il est plus turbulent ou plus isolé, ce qui est contraire à sa personnalité. 

Comment les aider?

Lorsque nous identifions ces signes chez les jeunes, le mieux est de prendre du temps pour en discuter avec eux. Avec les enfants, on peut tenter de mettre des mots sur les émotions qu’ils vivent. Ensuite, on peut trouver un plan A, B ou C pour agir sur cette menace; cela permet de reprendre un certain contrôle sur la situation et de diminuer le stress. Exemple de plan A,B,C

Pour les adolescents, comme ils comptent plus sur leurs amis que sur vous pour se confier, vous pouvez leur proposer de les soutenir, mais également leur permettre de rester connectés avec leurs amis. En prévision de la rentrée scolaire 2020, il peut être intéressant de leur poser la question suivante : Te sentes-tu en contrôle de tes apprentissages essentiels en cette fin d’année? Si ce n’est pas le cas, les aider à trouver des ressources pour y arriver, telles qu’Allo prof, les professionnels de leur école, etc. Cela leur permettra de reprendre du pouvoir sur leurs études et de diminuer une source de stress potentielle.

Dupéré, V. et autres, 2018

Enfin, gardons tous en tête que les enfants sont très sensibles à leur environnement familial (les ados davantage à leurs amis, mais…). Il importe donc qu’en tant qu’adulte, nous prenions soin de notre propre santé mentale et diminuions notre stress. Nous en sortirons tous gagnants!

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